Je dois avoir gardé mon âme d'enfant. Autant je me suis ennuyée à lire le Goncourt, Chanson douce de Léila Slimani, autant je me suis laissée emporter par Petit Pays de Faël Faye, le Goncourt des lycéens. Non seulement on connait l'issue du roman dès la première phrase, mais ça sent l'artifice : une nounou assassine les enfants dont elle a la garde. Les étapes qui l'amènent à ce geste inimaginable se succèdent, décrites d'un ton neutre, sans qu'on y sente de sentiments. Et si l'auteure n'éprouve rien pour son héroïne, et bien moi non plus ! Le petit Gaby de Gaël Faye vit au Burundi. Sa mère rwandaise est partie. Autour de lui restent son père français, sa petite sœur, les serviteurs, la bande de copains, les bandes rivales. On joue dans l'impasse, on participe aux secrets des enfants, on s'inquiète avec Gaby des bruits qui courent sur une situation politique de plus en plus tendue, jusqu'au coup d'état qui jettent les ...